On l'a trouvé en train de vandaliser les murs de Gringotts [Solea et Cuervo]

Cuervo était revenu d'Ilvermorny un peu plus tôt dans le mois. S'il avait passé les premiers jours de ses vacances à lézarder sur le canapé du grand salon du manoir Ravenwood, il s'était très rapidement ennuyé. Les seules personnes ici étaient leurs deux elfes de maison et il n'étaient pas des plus distrayants. Solea et leur mère travaillait. Parfois tard le soir lorsqu'il était question de la medicomage et Cuervo était laissé tout seul.
Ça aurait sûrement été pour n'importe quel ado de quatorze ans mais le jeune Wampus avait l'impression de devenir fou à tourner en rond loin de ses amis, du vieux Walker ou du moindre Quod. Si au moins Solea avait été là, ils auraient fait des courses de balais !

Au bout du cinquième jour de ses vacances, Cuervo décida que c'était trop pour lui et récupéra de la poudre de cheminette pour passer ses après midi au chemin de traverse. Au début tout allait bien, il se contentait de faire des tours de la rue et s'aventurait parfois du côté moldu. Mais au bout de trois jours, ce n'était déjà plus suffisant. Il lui fallait quelque chose d'amusant et inédit !

Pour le coup, il trouva assez facilement sa nouvelle occupation : les graffitis. La rencontre avec cet art de rue trop souvent méprisé se fit du côté moldu de Londres. Il réussit même à convaincre les graffeurs de lui apprendre et trouva le résultat tout bonnement fantastique !

Une âme d'artiste venait de naître en lui et il s'acheta plusieurs bombes de peinture qu'il experimenta sur le mur ouest du manoir (ce que personne ne remarqua. Encore heureux)
Puis, quand repeindre les murs du manoir Ravenwood l'ennuya, il décida de faire un tour au chemin de traverse.

Évidemment, il y avait peu de mur qui se prêtait à l'exercice du tag mais Cuervo finit par en trouver un.
Au début, personne ne le remarqua puis il entendit des exclamations quand un petit public se forma. Cette mise en lumière lui fit un bien fou jusqu'à ce qu'il voit un gobelin apparaître dans la foule et le montrer du doigt "C'est lui là !"
Cuervo fut alors entouré de deux brigadiers. Il eu tout juste le temps de voir le gobelin faire disparaitre son œuvre d'un claquement de doigts qu'il était transplanné jusqu'au département de la justice magique, au bureau de la brigade.

"Non mon œuvre !"

"Arrête de déconner petit. C'était le mur de Gringotts et c'était vraiment pas malin." Dit un des brigadiers en asseyant Cuervo sur une chaise face à son bureau. "Bon, dis nous où sont tes parents qu'on les contact"

L'adolescent croisa les bras et toisa ce brigadier sous payé : "Ma mère est medicomage. Elle a pas le temps pour ces conneries. Surtout que ça a été effacé ! Et mon père est en prison !" Il dit cette dernière phrase en leur lançant un regard de défi qui ne sembla pas impressionner les deux brigadiers. Celui qui lui avait déjà parlé reprit la parole "Et donc on peut contacter personne ?"

Cuervo tint un long moment sans prononcer un mot et finit par se dire qu'il valait mieux être honnête que risquer la protection de l'enfance par fierté : "Ma soeur. Elle bosse ici au département des sports. C'est Solea Ravenwood"

Les deux brigadiers échangèrent un regard et l'un d'eux dit "Je vois". Il sortit une petite feuille sur laquelle il nota quelques lignes. La feuille se plia alors en petit avion et s'envola dans les couloirs du ministère. "Hé bien on va l'attendre et voir ce qu'elle en pense."

Malgré lui, Cuervo blêmit. Il allait se faire massacrer.

Quand l’avion en papier se posa sur le bureau de Solea, elle était en réunion avec ses collègues et supérieurs, préparant les prochaines compétitions sportives de l’été. Tout le monde se tut, attendant des ragots croustillants, et quelques regards curieux remarquèrent le tampon de la brigade magique. Elle s'éclipsa après avoir murmuré quelques mots à l’oreille de sa supérieure et se dirigea vers les bureaux de la brigade, ses talons claquant au sol comme preuve de sa hâte.

“Bonjour, Miss Ravenwood.” Solea s’avança, jusqu’à poser sa main sur l’épaule de son petit-frère. “Bonjour.” “Nous avons surpris votre petit frère en train de vandaliser les murs de Gringotts.” Le regard de la jeune femme se détourna sur la mine peu fière de Cuervo. “Vraiment ?” Dit-elle en relevant les yeux, cherchant à obtenir plus de détails sur cet acte de vandalisme. “Un gobelin est venu nous alerter alors que votre frère jugeait bon de repeindre les façades avec des graffitis peu admirables.” Elle resta silencieuse, mais le brigadier semblait attendre une réaction de sa part. S’ils espéraient qu’elle le dispute, là, devant lui, il pouvait attendre longtemps. Elle prendrait toujours la défense de sa famille. “Et donc…?” Demanda-t-elle pour l’inciter à continuer. “Cuervo Ravenwood, c’est bien ça ?” Elle hocha la tête. “Ce n’est pas la première fois qu’on le croise ici d’après son dossier.” Les doigts de Solea se resserrèrent sur l’épaule de son frère. “Peut-être que des travaux d’intérêt général ou un stage de citoyen sorcier ne lui feraient pas de mal.”

Il était vrai que de cette façon, Cuervo pourrait occuper son été, mais Solea n’était pas de cet avis. “Vous pouvez me laisser voir Joan s’il vous plaît ?” L’homme la toise un instant, alors qu’elle souriait hypocritement, avant de souffler et d’appeler d’une voix forte son collègue. “Ah, salut Solea !” dit le jeune brigadier en reconnaissant une collègue d’une ministère qu’il avait l’habitude de croiser en pause. “Hey Joan, vraiment désolée Cuervo a encore sévi”, accentua-t-elle avec ironie. “Sans vouloir remettre en question votre travail,” elle se tourna vers le premier brigadier, puis vers Joan, “je ne pense pas que des travaux d’intérêt général soit nécessaire. Il n’a que 14 ans, tu le connais.” En vérité, elle n’avait pas eu l’occasion d’en parler plus que ça avec lui, mais, l’heure était à la négociation et au doux sourires. S’il la pensait proche de lui, elle se libérerait plus vite de cette situation. “Il cherchait à s’occuper, c’est ma faute, avec le travail… tout ça…” Elle ébouriffa les cheveux de son frère. “Je ferai en sorte qu’il ne recommence pas, tu peux me faire confiance.” Avec un large sourire, elle incita Cuervo à se lever en le tirant par le bras avant que les agents se mettent à réfléchir davantage. “Ouais, ouais… ok. Vous pouvez y aller, mais la…” “Merci Joan, je te revaudrai ça," dit-elle en lui coupant la parole, la main balayant ses mots, avant de partir avec Cuervo jusqu’à se retrouver dans les rues du Chemin de Traverse.

De là, elle lâcha le bras de son frère avant de se planter devant lui. “A quoi tu pensais, Cuervo ?!” Dit-elle en soupirant avec agacement. Obligée de minauder... Tu peux t’estimer heureux les gobelins aient appelé la brigade plutôt que de te faire rôtir par leur dragon."

Ils n'eurent qu'à attendre une dizaine de minutes avant que Solea n'arrive, le visage fermé. Elle accorda un bref regard à Cuervo qui sentit son sang se glacer : elle était en colère.
Sans un mot elle vint se poster derrière lui et agrippa son épaule tandis que les brigadiers faisaient le résumé de la dernière aventure artistique du cadet des Ravenwood. Quand ils firent référence à son dossier déjà bien rempli, les doigts de Solea lui serrèrent davantage l'épaule et l'adolescent grimaça. Tout cela n'augurait rien de bon et il était persuadé qu'elle s'alignerait sur leur avis à l'envoyer faire des travaux généraux.

Ce ne fut pas le cas. Solea tint bon, riposta et fit jouer ses charmes (c'était DEGOUTANT à voir) pour parvenir à le tirer de cette situation. Evidemment, ça ne garantissait en rien qu'il ne se ferait pas enguirlander et punir en sortant d'ici, mais au moins, il n'aurait pas à travailler pendant ses vacances.

Quand elle eut finit de draguer le plus débile des agents du bureau, elle lui agrippa le bras et sortit en entrainant son petit frère avec elle. Il la suivit sans rien dire et l'écouta lui reprocher son comportement. Cuervo fit une moue et croisa les bras, bien décidé à plaider son innocence (même si concrètement, il était coupable) :

"C'était de la peinture moldue ! Il l'a nettoyé en un claquement de doigt ! C'était même pas assez grave pour appeler la brigade !" Il sembla réfléchir et ajouta "Et puis de tout façon c'était de l'art ! On devrait prévenir la gazette que mes élans artistiques sont opprimés !"

Est-ce que ça allait passer ? Peut-être. Il l'espérait bien... Et il pouvait toujours changer de sujet "Tu vas pas vraiment sortir avec ce gros naze quand même ?"

Tel l’adolescent rebelle qu’il pensait-être, Cuervo se mit à bouder, sans même penser à remercier sa merveilleuse sœur de lui avoir sauvé son été. Solea l’écoutait tenter de s’expliquer et plaider sa cause, mais elle connaissait son frère. Il était clair qu’à force d’enchaîner les conneries, la moindre petite bêtise était sanctionnée. Il se défendait avec mauvaise foi et profita du silence de Solea pour espérer changer de sujet. Elle ne put s’empêcher de sourire.

“Joan ?” Il était mignon et gentil, mais il n’était pas à la hauteur des attentes de la jeune femme. Déjà, il travaillait pour la Brigade ce qui lui faisait instantanément perdre des points. “Peut-être, comme ça je pourrais le ramener aux fêtes de famille juste pour te faire plaisir.” Ironisa-t-elle avant de reprendre le véritable sujet de conversation. “Cuervo, ce qui n’est pas grave pour toi - ou pour moi" dit-elle presque dans un murmure, “mérite la peine de mort pour les Gobelins.” Ils étaient si insupportables. Aigres. “Tu sais ce qui se passerait si on allait prévenir la gazette ?” Il semblait oublier qui était leur père. “Elle ne ferait que répéter que les Ravenwood n’engendrent que des délinquants et ce sera ni moi, ni maman ni papa qui viendront t’engueuler, mais notre oncle.” Faustus Ravenwood. "Si tu te refais choper, à noter la tournure de la phrase, cet été en train de faire une connerie, je t’emmènerai moi-même curer les caniveaux de l’Allée des Embrumes." Son avertissement était sérieux. C’est compris ?

A dire la vérité vraie, Cuervo se fichait pas mal de l'oncle Faustus. Il le trouvait faux et il avait élevé deux ratés incapables. Il ne voyait pas ce que ce vieil homme proche du cimetière pourrait bien lui dire que sa mère ne lui aurait pas déjà dit... Non, à dire vrai, Cuervo craignait davantage sa sœur. Il essayait de ne pas le montrer, de faire preuve de bravade mais Solea était la plus terrible des Ravenwood. Tout d'abord, son statut était à part. C'était la chouchoute de leur père et la seule fille depuis des générations. Tout le monde l'adorait et lui mangeait dans la main. Ensuite, elle n'avait pas l'éthique de leur mère et si elle paraissait gentille et solaire aux premiers abords, elle était une ennemie qu'il valait mieux éviter de se faire...

Aussi, si la menace de prévenir le vieux Faustus le fit ricaner de bon cœur, celle de curer les caniveaux de l'allée des embrumes le coupa dans son élan. Le vestige de son sourire s'évanouit tandis qu'il prenait la mesure de ce qu'elle venait de dire.

Une chose était toujours vraie avec Solea : ses menaces n'étaient jamais en l'air.

C'était pour ça qu'il la craignait. Si elle menaçait de lui faire la boule à zéro parce qu'il avait coupé une mèche de ses cheveux, elle le faisait. Si elle menaçait de manger ses desserts parce qu'il lui avait volé une frite, elle le faisait ! Et si elle menaçait de vous faire curer les caniveaux de l'allée des embrumes à la moindre incartade de l'été, elle le ferait.

La peine de mort des gobelins paraissait presque plus clémente qu'une Solea en colère et il était bon de noter qu'elle n'était pas réellement en colère pour le moment. Elle trouvait cette petite histoire de peinture désagréable mais pas au point de s'énerver... La prochaine fois par contre....

"Je suis pas responsable de ce qu'écrit la gazette ! Et puis critiquer un ado de mon âge c'est clairement pas du journalisme !" C'est du moins ce qu'il aimait penser mais le traitement médiatique d'Harry Potter avait bien prouver que la Gazette avait une éthique proche de celle de Solea. "Mais ouais c'est compris... Et toi sort pas avec ce crétin de Joan là ! Il pourrait te filer une maladie qui te rends débile. Et papa sera sortit de prison à noël. Il apprécierait pas de le voir au diner de famille"

Si Cuervo ricanait face à une menace impliquant leur oncle, Solea riait beaucoup moins. Faustus, malgré son vieil âge, restait pour elle le membre de la famille le plus influent parmi la communauté sorcière, alors que leur père était trop souvent associé à Azkaban. Ils ne partageaient peut-être pas le même avis à ce sujet, mais la seconde menace fut prise plus au sérieux par Cuervo.

"Ok, super mon pollito", dit Solea avec moquerie. "Je ferai mieux que ramener Joan, je ramènerai son geôlier," plaisanta-t-elle. Bien qu'il soit avantageux d'avoir certains agents de l'ordre dans sa poche, elle ne considérerait jamais comme ami quelqu'un qui se battait pour enfermer leur père en prison.

"Bref," elle avait cependant une bonne nouvelle à annoncer à son terrible petit frère. "J'ai le reste de ma journée de libre. Comme je ne savais pas si tu avais volé une Chocogrenouille ou fait brûler Fleury et Bott, j'ai pris les devants." Son rôle d'assistante ne l'obligeait pas à être proactive en réunion, mais elle comptait bien voler la place de sa cheffe dès qu'elle en aurait l'occasion. "Tu as envie qu'on fasse quelque chose ?" À Londres ou ailleurs, le temps était clément cette semaine sur presque tout le pays. Solea en profitait d'ailleurs régulièrement pour parfaire son bronzage. "Tu pourras me parler de ton œuvre d'art honteusement censurée."

Quand Solea plaisanta sur le geôlier, Cuervo pu enfin affirmer qu'elle ne donnerait jamais l'heure à ce Joan le brigadier. Elle avait juste profité de ses charmes pour obtenir une libération sans punition pour son petit frère. L'adolescent lui décocha donc un sourire qui ne faiblit pas lorsqu'elle lui annonça qu'elle allait passer l'après-midi avec lui. Bon évidemment, elle avait libéré du temps parce qu'elle le pensait capable de mettre le feu à une boutique et c'était assez inquiétant de l'idée qu'elle se faisait de lui mais Cuervo se dit qu'il l'avait bien cherché et ne préféra pas relever ce détail.

Il se contenta de faire mine de réfléchir en se rappelant que l'avantage principal de passer l'après-midi avec elle était qu'elle avait un salaire et qu'elle pouvait l'emmener là où il n'aurait pas les moyens d'aller :

"Un match de Quidditch ? Ou le parc d'attraction qui a ouvert en Irlande ! Comment ils l'ont appelé déjà ? Beedleland ?"

Dans tous les cas, il faudrait surement prendre un portoloin et payer l'entrée ou les billets. Avoir une grande soeur était tout bonnement fantastique !

"Va pour Beedleland !" Comment pouvait-elle refuser ? Cela faisait des années qu'elle n'y était pas allée, et de nombreuses nouveautés avaient dû être ajoutées depuis. Solea avait entendu parler d'une nouvelle montagne russe aquatique inspirée de la Fontaine de la Bonne Fortune. Cette attraction faisait sensation, plongeant les sorciers dans une véritable rivière, où ils traversaient des grottes obscures et descendaient des cascades. En plus des manèges, Solea avait lu sur la Gazette qu'un nouveau glacier magique avait ouvert. De quoi passer un après-midi amusant avec son merveilleux petit frère.

D'un transplanage, ils arrivèrent près des Portoloins mis à disposition par le parc, qui offraient plusieurs fois par jour des voyages directs jusqu'à l'entrée. Il fallait reconnaître que, même en début de semaine, de nombreuses personnes étaient prêtes à profiter de cette belle journée. Après avoir payé un galion et quelques mornilles, ils se retrouvèrent, après un tournoiement, non loin des caisses. "Deux billets adultes !" en poche et des plans interactifs en main, ils arrivèrent devant une grande statue mouvante de Beedle le Barde, qui accueillait les visiteurs d'un geste chaleureux de la main.

De là, ils apercevaient de magnifiques espaces verts, des fontaines et des manèges magiques. Des confettis étaient lancés ici et là, des personnages se promenaient, et de nombreux enfants portaient des serre-têtes avec des oreilles de lapin en référence à Babbitty Lapina. "T'as envie de faire quoi en premier ?"

Solea avait accepté ! Elle l'avait emmené jusqu'en Irlande, lui avait payé son billet et ils se promenaient dorénavant dans les allées chargées de monde de Beedleland ! Il n'y avait jamais été et une petite voix en lui réclamait d'acheter ces oreilles de lapins ! Cependant, son côté adolescent lui rappelait que ce serait trop la honte et que personne ne devrait le voir comme ça !
Tout était grand et de couleurs vives. Des musiques enfantines se faisaient entendre, les cris lointains des visiteurs dans les attractions et les gens qui paraissaient tout bonnement heureux.
Cuervo se sentait rajeunir, il avait l'impression d'être redevenu un gamin et il détestait ça même si l'euphorie qu'il ressentait ne faisait qu'aggraver la situation à chaque instant qui passait. Quand Solea lui demanda ce qu'il voulait faire en premier, il fut catégorique et montra la plus haute attraction :

"Le Deathly Hallows Coaster !!!"

Il en avait entendu parler durant son court séjour à Poudlard. Il avait toujours rêvé de le faire car tout le monde prétendait qu'il était super terrifiant ! "Il paraît que la mort nous poursuit tout le long !"

Ils avancèrent tous les deux vers l'attraction où une longue file d'attente en emmargeait. Ils se placèrent au bout et Cuervo finit par admettre "Je pensais pas que tu m'emmènerais pour de vrai quand j'ai demandé"

L’ambiance qui régnait dans tout le parc, grâce à la musique, aux décors et aux personnages déambulant, avait de quoi rendre n’importe quel sorcier heureux, ou au moins détendu. On se sentait comme délesté du poids du reste du monde. Voir Cuervo essayer de ne pas se laisser aller à l’euphorie fit sourire Solea qui suivit du regard le doigt de son frère et haussa les sourcils. Les rails semblaient toucher les nuages, non ? Son choix avait été rapide, presque comme s’il avait déjà calculé comment se retrouver ici, aujourd’hui, avec sa sœur.

“La mort elle-même ?” clama Solea de manière théâtrale pour rester dans le thème. “Je n’ai pas prévu de mourir avant d’être nommée Ministre de la Magie,” ajouta-t-elle avec un sourire en coin.

Les Ravenwood s’engagèrent dans la file d’attente. Trop longue file d'attente. À ce rythme, elle se disait même qu'ils finiraient par dépasser tout le monde. La remarque de Cuervo la ramena à la réalité. “Ah oui ?”, était-elle une sœur si horrible ? “En échange, il te faudra juste venir remplacer Bernadette,” son elfe de maison, “pendant un mois. Cela fait presque deux ans qu’elle n’a pas eu de pause, et je sens qu’elle va bientôt appeler SOS Elfe en détresse.” Dit-elle avec fausse compassion, davantage agacée par le fait qu'un elfe souhaite des vacances qu'autre chose. Le sort des elfes de maison ne l’intéressait que très peu, et un quelconque centre d’aide pour les elfes n’aurait aucun pouvoir. Elle disait cela seulement pour taquiner son frère, bien que l'idée de l'avoir à la maison ne lui déplairait pas. Cependant, celle qui n'apprécierait pas l'absence de Cuervo au manoir, ce serait leur mère.