Simeon avait dormi ici, comme toutes les nuits depuis bientôt trois ans. Ce n'était même plus un évènement. Livie ne cherchait pas à l'en empêcher, elle appréciait l'avoir avec elle. Il était doux, attentionné et il la connaissait par cœur. Elle pouvait tout lui dire sans avoir peur d'être jugé et trouvait en lui un immanquable complice. Ils avaient été mariés pendant vingt ans et si il y avait bien quelqu'un avec qui elle pouvait être elle-même sans rougir, c'était lui.
En résumé, Livie l'aimait encore et le divorce lui avait fait comprendre qu'elle n'arrêterait surement jamais de l'aimer. Comment ça aurait été possible de toute façon ? Simeon avait cette fâcheuse tendance à la traiter comme si elle était ce qu'il avait de plus précieux au monde et cela la troublait toujours autant. Bien qu'ils soient officiellement séparés, elle n'était pas prête de le laisser partir pour de bon.

Ce matin elle le trouva attablé dans la cuisine, un café devant lui. Il regardait des enveloppes que venait de distribuer un hibou venu un peu plus tôt. Elle passa derrière lui et glissa sa main dans ses cheveux avant de lui embrasser une tempe et de s'asseoir à côté de lui. Une tasse se remplit de café et elle la glissait à ses lèvres lorsque son ex-mari la fit sursauter.

"Comment ça une plainte ?"

Qui pouvait bien coller une plainte à un représentant d'interpol ?! Et surtout : pour quel motif ?! La réponse vint d'elle même lorsqu'il lu le résumé. Nuisance sonore... ?

"Dans l'appartement où tu ne dors jamais ? Tu penses que ton frère l'a reloué sans te prévenir ?"

Ca n'aurait pas été le genre de Luke mais Livie ne voyait pas quoi imaginer d'autre. Simeon ne répondit pas tout de suite demandant si elle avait le double des clés. Evidemment qu'elle l'avait mais le plus étonnant était qu'il ne les ait pas lui.. Elle se leva et alla fouiller dans une soupière qui servait de petit débarras et les lui tendit, l'air soucieuse. S'il y avait vraiment du bruit et que Simeon n'avait plus ses clés... Les avait-il donné à quelqu'un ? Avait-il une maîtresse à Londres ?!

"Tu as perdu les tiennes ?"

Je grommelle alors que Livie suppose que mon frère a pu louer deux fois son appartement. Ce n'est pas son genre, il a trop de valeurs pour ça. Il mériterait d'être l'enfant préféré de nos parents, c'est assez injuste pour lui mais je ne m'encombre pas l'esprit à ce sujet aujourd'hui.

“Oui et non”, je réponds à mon ex-femme “Ça fait des mois que je n'y ai pas été, il faudrait que je les cherche mais je n'ai pas la tête à ça.”

Cette farce ne me plaît pas du tout. Dans ma carrière j'ai déjà reçu plein de plaintes. Mais la nuance c'est que les gens se plaignent à moi, pas de moi. Je n'aime vraiment pas inverser les rôle, moi qui ai veillé à rester irréprochable.

J'attrape les clés dans la main de la délicieuse quinquagenaire, qui a l'air heurtée par la nouvelle elle aussi. Certes, elle n'est pas directement concernée (voire pas du tout si on en reste à l'aspect juridique), mais recevoir une telle lettre chez elle pourrait éclabousser sa réputation. Et puis… Si je dois justifier que non non, je ne suis pas chez moi quand vous entendez du bruit, chers voisins, c'est assez embarrassant de faire venir la présidente des États-Unis en tant que témoin. Alors pour la rassurer, je me lève à mon tour et m’approche d'elle, une main sur la taille, une autre qui caresse sa joue.

“Ne t'en fais pas, je vais régler tout ça sans t'y mêler.” Elle mérite au moins ça.

D'un coup de baguette je débarrasse ma tasse dans l'évier, d'un autre je nettoie les miettes de mon petit déjeuner et enfin, un dernier sort lave ma vaisselle et l'installe sur l'égouttoir.

La convocation pour l’AG n'est que dans quelques jours, mais hors de question de laisser trainer cette affaire. Je suis censé être de repos aujourd'hui mais on dirait bien que je vais encore retourner en Angleterre… Mes voisins vont m'entendre, à colporter des calomnies sur moi.

“Je suis désolé, je crains qu'on ne puisse pas passer la journée ensemble. Même si je reporte ce truc à demain, ça va cogiter dans ma tête et je ne serais pas vraiment là… Tu ne m’en veux pas ?”

Il prit les clés des mains de Livie, admettant qu'il ne savait pas trop où étaient les siennes. Qu'il devrait les chercher et que cela mettrait du temps... Mais... C'était quoi cette excuse ?! Livie était presque sûre qu'il baratinait ! Comment aurait-il pu perdre les clés de son appartement alors qu'elles étaient très certainement sur son trousseau ?!

Ou peut-être qu'elles n'y étaient plus.

Peut-être qu'il les avait vraiment confié à quelqu'un ?

Une grimace germa sur le visage de la sorcière. Une aigreur se fit sentir au creux de son ventre et l'hypothèse de la maîtresse devint soudain plus prenante. Son cerveau entier se mit à réfléchir en ce sens et quand Simeon lui caressa la joue en affirmant qu'il ne voulait pas la mêler à tout ça, elle sentit son cœur se briser. Il lui cachait définitivement quelque chose.

"Je veux venir avec toi. Nous devions passer la journée tous les deux et on pourra se promener à Londres."

Et elle voulait le prendre sur le fait. Elle voulait entrer dans cet appartement, rencontrer cette maîtresse qui lui volait son mari ex-mari et faire la scène qu'elle méritait de faire ! Si Simeon voulait jouer sur deux tableaux, profitant de la distance et du décalage horaire pour mener une double vie : il pouvait encore rêver ! Elle ne le laisserait pas s'en tirer à si bon compte !

... Comment pouvait-il lui faire ça ? A elle ? Après toute ces années et malgré tout ce qui les retenait ensembles ? Ca crevait pourtant les yeux qu'elle l'aimait encore, ne le voyait-il pas ? Avait-il réellement décidé de refaire sa vie avec une petite anglaise ?! Et comment était-elle ... Ou était-il ?! Livie était sûre qu'il ou elle devait avoir trente ans. Si Simeon la remplaçait se serait surement pour quelqu'un de plus jeune !

Elle ne prit pas le temps de prendre un petit déjeuner et tapota ses cheveux avec sa baguette. C'était un sort de transfiguration simple mais efficace et ses cheveux remontèrent en boucle brune. Puis, elle se tapota le nez qui se fit plus fin avant de lancer un sort d'attraction sur des lunettes un peu plus loin : "Je passerai inaperçue ne t'en fais pas"
Elle se força à sourire et lui glissa un baiser sur la joue (même s'il aurait mérité une gifle !) "On transplanne ? Le prochain portoloin pour Londres ne devrait pas tarder à partir."

Le moins que je puisse dire est que Livie prend autant les choses à cœur que moi. Je doute que faire une enquête de voisinage soit la journée dont elle rêve, mais je ne peux pas nier que nos moments passés ensemble sont trop rares. Le baiser que la femme de ma vie fait sur ma joue achève de me convaincre.

"Tu as raison. Allons à Londres ensemble. Mais je ne veux pas t'infliger de potentielles engueulades entre voisins. Tu vaux mieux que ça, et tu dois avoir ton lot de grandes gueules à l'Assemblée."

Je serre Livie dans mes bras, autant pour le plaisir de sentir sa peau contre la mienne, que pour le côté pratique du transplanage. Le décor se change autour de nous, et le doux foyer laisse place à la gare de portoloins de New-York. Évidemment, comme tous les lieux importants de cette ville, ça fourmille de personnes. J'enlace la main dans celle de Livie, et nous reprenons notre route pour finalement rejoindre le bon quai. Enfin.

"Quand j'aurai réussi à amadouer les voisins avec mon sourire de rêve et qu'ils auront retiré leur plainte, je t'emmènerai chez Marnie motifs, on se boira un thé en tête à tête sur la Tamise et on pourra s'installer sur un banc à la sortie du Ministère de la magie pour critiquer les looks coinços des bureaucrates."

Enfin seulement, je rends à Livie son bisou. J'opte pour le front. Merlin merci, je suis le plus grand de nous deux. Ça aurait été bizarre, sinon.

Penser à l'après, que je vais partager avec ma pas-du-tout-ex femme, me calme un peu. C'est une bonne chose. Je serai moins désagréable avec ces délateurs qui s'insurgent d'une présence fantôme.

Simeon ne s'insurgea pas face à l'idée de Livie. Il parut même ravi qu'elle veuille le suivre admettant seulement qu'elle allait subir la réunion entre voisinS. Puis, comme à son habitude, il se montra doux en la serrant dans ses bras et transplannant avec elle.

Est-ce qu'elle se faisait des idées ?

Impossible !

Et pourtant, Simeon continua de jouer le parfait innocent dès qu'ils arrivèrent à la gare de portoloins de New-York. Voilà qu'il planifiait le reste de leur journée, à prendre le thé sur la tamise et critiquer le ministère anglais. Une après-midi idéale et la preuve qu'il la connaissait par cœur. Il ponctua ses idées d'un baiser sur le front qui la fit fermer les yeux tandis qu'elle remettait de l'ordre dans ses idées :
Il y avait du bruit dans son appartement. Cela signifiait qu'il y avait forcément quelqu'un dedans ! De plus, il avait perdu ses clés !... A l'opposé, il ne semblait pas inquiet à l'idée qu'elle vienne avec lui et prévoyait même une journée en amoureux à Londres... Elle devait forcément se faire des idées ! Il devait y avoir un squatteur ou un objet magique détraqué dans cet appartement mais un homme aussi amoureux d'elle ne pouvait pas la tromper ! Ou peut-être qu'il s'agissait d'une façade ? Peut-être qu'il trouverait un moyen de contacter son amant(e) une fois à Londres ?

Incapable de se faire une idée précise de la situation, Livie le serra de nouveau dans ses bras et profita de son odeur. "Je suis contente de passer la journée avec toi" En espérant qu'elle n'ait pas le cœur brisé en rentrant ce soir.

Puis, elle se dit qu'elle devait affronter la vérité et l'entraina avec elle vers la zone de départ pour Londres. Ils payèrent le trajet jusqu'à Londres et posèrent leur main sur le petit attaché case qui servait de portoloin. Elle lui sourit juste avant leur départ et elle se sentit projetée dans un mouvement de force centrifuge qui dura bien une minute. En arrivant, elle lâcha l'attaché case et fila vers une zone où se trouvaient des seaux. Elle en saisit un et eut l'impression d'y déverser ses entrailles. Livie avait le mal de portoloins. Plus la distance était lointaine, moins bien elle le vivait.
Elle se dépêcha cependant de lancer un sort de nettoyage tout autour d'elle et se fit la réflexion que c'était clairement un tue l'amour qu'elle n'avait pas prévu pour aujourd'hui.  

Quand Livie me prend dans mes bras et me susurre des mots doux, ça me rappelle Ô combien son contact est indissociable de ma vie. Chaque étreinte, chaque souffle, chaque parole m’ont fait prisonnier de ses charmes. Il n’y a qu'elle et personne d'autre. Je ne peux pas imaginer l'idée de ma vie avec quelqu'un d'autre.

C'est pour ça que j'ai accepté qu'on continue de se voir depuis notre divorce. C'est pour ça que je fais des efforts, quitte à m'épuiser, pour revenir au domicile familial tous les soirs, quitte à m'épuiser. Si nos activités professionnelles nous ont trop occupés et ont mené au divorce, il faut au moins que je me rattrape sur l’après .

Si seulement la journée avait pu se passer normalement…

On change de pays en un clin d'œil et mon ex femme est malade, comme à son habitude. Le moment est trop gênant pour que je l'accompagne aux seaux. Ce serait la prendre pour une gamine de lui tenir les cheveux ou autre. Elle sait faire elle-même.

Comme Livie peut être malade pendant assez longtemps, je décide de régler mes affaires pendant qu'elle gère les siennes. Avec un peu de chance le retour au calme de mon immeuble et de son système digestif arriveront en même temps.

J'invoque un origami papillon sur lequel j'écris magiquement : “Je vais à l'appartement. Prend le temps qu'il te faut pour souffler. Je reviens vite. Je t'aime.” Et je souffle sur le message pour qu'il se pose sur le revers de la main de Livie. Puis je transplane dans les parties communes de “mon” immeuble.

Évidemment, mon arrivée est bruyante, mais pour cette fois-ci je plaide coupable. Un voisin, visiblement à bout de nerfs, ouvre sa porte instinctivement et me crie dessus en moins de temps qu'il n'en faut pour vérifier si je suis désartibulé.

“Vous le faites exprès ? Vous dépassez les bornes ! Vous avez gagné j'appelle la police !”
“Je suis la police”, je répond au cher voisin.

L'homme ne se dégonfle pas et reprend :
“C'est pas trop. J'ai envoyé des dizaines de lettres au ministère pour signaler le tapage nocturne de monsieur Roy. Et c'est pas faute d'avoir été conciliant : j'ai frappé à la porte, laissé des mots dans la boîte aux lettres… Cet homme est une raclure de fond de chaudron qui se paye notre tête.”

Ah ouais. Il en a gros sur le potiron. Mais ça ne justifie pas les insultes. Je réponds tout aussi calmement :
“En plus d'être la police, je suis aussi monsieur Roy.”

Ni une ni deux le type (que dis-je : ce connard) brandit sa baguette et me jette un crache limace. Bien évidemment je bloque son sort sans difficulté (je suis un excellent duelliste) et d'un coup de baguette je lui claque la porte sur le visage.

Mais c'est quoi cet immeuble de fous ?

Livie s'appuya contre le mur qui se trouvait juste à côté des sceaux et prit une longue inspiration. Quand elle releva les yeux, elle s'était naïvement attendue à voir Simeon près d'elle mais... Non. Evidemment.

A la place, elle vit simplement un papillon de papier voler et se poser sur sa main. Le ventre noué, elle le déplia et en lu le contenu. Même s'il l'avait voulu, le "je t'aime" qui ponctuait cette note n'aurait pu atténuer le sentiment de trahison qu'elle ressentit au plus profond d'elle même... C'était donc ça son plan ? C'était pour ça qu'il n'avait pas parut paniquer à l'idée qu'elle le suive à Londres. Il savait qu'elle avait le mal des portoloins et comptait profiter des dix minutes qui lui fallait d'ordinaire pour aller prévenir son amant(e) !

Elle n'en revenait pas et sentit ses yeux s'humidifier.

C'était hors de question qu'elle le laisse s'en sortir aussi facilement ! Elle roula le papillon en boule et le fourra dans sa poche avant de transplanner sur le balcon de l'appartement Londonnien de Simeon.

Evidemment, tout médicomage qui se respecte vous dira que transplanner juste après une séance de mal des portoloins était la pire idée du monde mais Livie était présentement en mode machine de guerre et ordonna à son estomac de rester bien en place tandis que (sans se soucier le moins du monde du bruit) elle fit exploser le verre de la baie vitrée de l'appartement. Elle émergea alors dans le salon et scanda à haute voix : "Sortez de votre cachette !"

Elle était sûre d'avoir devancé Simeon et ce dernier devait encore être en train de se disputer avec les voisins d'en bas... Cependant... Quelque chose ne collait pas. L'appartement était immonde, le bazar y régnait et le seul son qui lui répondit fut un grognement.

Soudain très peu sûre d'elle, Livie se tourna à temps vers l'origine du bruit pour voir (et sentir) une très très vieille goule la percuter de plein fouet et la serrer dans ses bras.

La présidente cria.

Je n'ai même pas le temps de pester contre la mentalité londonienne (alors que j'y ai grandi) qu'un cri se fait entendre. Difficile à dire d'où il provient. Cependant, je peux reconnaître cette voix entre mille, après tout j'ai vécu plus de vingt ans avec. Livie ! Mais qu'est-ce qu'elle fait là je lui avais pourtant dit d'attendre.

Non, pire. Pourquoi est-ce qu'elle crie ?

Si elle est venue, elle ne peut qu'être chez moi. D'instinct, je m'élance dans le couloir en direction de ma porte.

Tiens, maintenant que j'y fait un peu plus attention, il ne ressemblait pas à ça la dernière fois que je suis venu. Pourtant la peinture n'est pas fraîche... Punaise mais ça fait combien de temps que j'ai pas mis les pieds dans l'immeuble ???

Je m'arrête devant la porte. Est-ce que je suis bien devant chez "moi" ? Oui. Le numéro est bon, et il y a une étiquette toute simple sur la sonnette : "Roy" (pratique, c'est valable à la fois pour mon aîné et pour moi). Je ne m'embarrasse pas des clés, perdues au fond de ma poche. Ma baguette débloque le mécanisme avec un Alohomora (les serrures c'est vraiment surfait...). J'ouvre la porte avec fracas. L'odeur est épouvantable. Ça ne peut pas sentir que le renfermé. Il y a autre chose. Des rats crevés ?

Oh putain ! À tous les coups c'est devenu un squat ! Des crackheads se sont incrustés ici et ils risquent de faire du mal à la femme que j'aime !

"LES MAINS EN L'AIR ! VOUS ÊTES EN ÉTAT D'ARRESTATION !" Je hurle avant de voir qui que ce soit.

Si la petite entrée est vide, la pièce suivante, le salon, est pleine de vie. Et le spectacle ne fait vraiment pas plaisir à voir. Une goule absolument dégueulasse est en train d'attaquer ma pauvre Livie. Je ressens sa détresse, au milieu des pustules, des sécrétions corporelles et de la bave. Mon sang de ne fait qu'un tour : "STUPEFIX" fuse et percute la créature, qui tombe comme un piquet.

Un coup d'œil à Livie m'indique qu'elle n'est pas blessée. Mais il va clairement falloir faire un tour à l'hôpital le plus proche car elle doit bien être recouverte d'un millier de germes, et à peu près autant de maladies. De quoi rendre hypocondriaque un phobique des douches.

J'agite à nouveau ma baguette pour nettoyer le plus gros de la bave (ou plutôt la jeter au sol. De toutes façons vu l'état ça ne peut pas être plus sale). "Ça va aller ?" je demande à Livie. Mais vu la tronche qu'elle tire, pas sûr...

Et c'est bien évidemment à ce moment que le voisin désagréable se pointe. "Mon nez ! Vous êtes un malade ! Et... Oh mon dieu la porcherie. Vous êtes un porc monsieur !"

Ça commence à faire beaucoup d'intrus dans le trou dans les finances que représente ce logement.

"Vous, barrez vous. En plus vous foutez du sang partout. C'est super chiant à laver."

Le cri de surprise de Livie dura un long moment avant qu'elle finisse par reconnaître les grognements, l'odeur et ce regard vide. La réalisation fut si soudaine qu'elle l'immobilisa. La présidente connaissait cette goule ! Elle la connaissait même très bien.

"Grenadine !"

Elle venait à peine d'arriver à cette conclusion que la créature fut touchée d'un stupefix et s'écroula sur le sol. Livie suivit sa chute avec un air effaré avant de lever les yeux et de voir Simeon se rapprocher, l'air affolé... Puis dégouté. Il lui lança le regard le plus écœuré qu'il lui eu jamais lancé et Livie eut soudain très consciente d'être immonde. Elle était recouverte de bave. Elle blanchit tandis qu'un coup de baguette de son ex mari faisait disparaître le plus gros de la salive qui la recouvrait. Elle s'occupait à lancer des sorts de propreté sur chaque recoin de son corps lorsque le voisin arriva, le nez en sang. Trop perturbée, Livie ne le remarqua qu'à peine et laissa Simeon gérer tandis qu'elle continuait de se lancer des sorts de propreté. Lorsqu'elle fut à peu près satisfaite de son hygiène, elle s'approcha de la goule qui la fixait sans pouvoir bouger.

"C'est la goule de Leo. Celle qu'il a adopté quand on était enfants. Elle devrait être à New York. Qu'est-ce qu'elle fait ici ?"

Une expression d'horreur passa sur le visage de Livie tandis qu'elle se tournait vers Simeon.... Leo... C'était avec Leo qu'il la trompait ? "Tu... vois souvent mon frère ?"