Dans ta chambre! NON! Reviens ici en fait ! [PV Finn' et Alvaro]

Dans ta chambre! NON! Reviens ici en fait!

ft Finnegan & Alvaro & Ganesh

Le dégueulis coulant sur ses chaussures offrit au pire un soupir à la tatoueuse suivi de quoi ça ricana. Elle trouvait le petit aussi pathétique que son ancien professeur, au moins le second père semblait avoir plus de jugeote et se montrait malin. C’était donc lui le cerveau du couple, à ne pas en douter. Aussi, les bras croisés, laissant l’homme de l’affreux s’occuper des basses besognes comme enlever ce qui souillait ses pauvres pieds et splendides chaussures en cuir, Esperanza faisait durer le suspense.

“Bon observateur Sherlock.” s’amusa-t-elle presque à dire, observant ses bottines reluire après le coup de nettoyage et ce, sans avoir eu à faire quelque chose. Observant sa montre à gousset, elle laissait filer le temps sans plus le cacher que ça. “C’est moche quand même de voir son propre fils aller à la concurrence déloyale. C’est pas beau. Pas. beau. Du tout Tu m’étonnes qu’il soit vénère le vieux. Donner de l’importance à des tricheurs. Et ton fric...” Le regard sombre sur la progéniture à l’air bien pathétique, le bruit de ses pas recommença à se faire entendre dans son salon qui reprenait forme. Exceptée cette trace de brûlure sur le mur. Magie noire, tss tssss. Détachant ses cheveux de jais décoiffés, la demoiselle se mit en quête de redonner l’élégance naturelle à sa coiffure, tout en allant s’asseoir sur sa chaise planante.

“La direction ? Oh, ton petit pourrait la donner, je pense.” Tic tac, les aiguilles de sa montre avançaient. “Avec un peu de chance… Quand vous irez là-bas, Ganichou aura eu le temps de détruire le salon d’Azucar, un petit pédant qui n’a rien à foutre dans l’histoire, mais aussi le salon du véritable coupable de tout ce bordel.” Enfin, le deuxième, car le premier, il était sous les yeux bruns. En attendant, Esperanza jubilait à l’idée que Ganesh soit parti défoncer un p’tit jeune insolent n’ayant même pas touché à l’adolescent. Sa colère le rendait si crédule, si facile à manipuler. Il n’avait pas changé le Sharma. “Tu t’rappelles plus d’l’adresse du débile qui t’a tatoué, alors p’tit ?” Après tout, Alvaro pouvait avoir l’adresse juste en le demandant au fiston, non ? Sinon, elle la donnerait. Après que le temps se soit montré assez généreux envers Ganesh pour lui permettre de défoncer les deux salons éphémères.

________

Rebelotte. Aussitôt après être apparu dans un salon aux airs de pièce de tatouage (bien pitoyable si vous souhaitez l’avis de l’indien!) Ganesh retourna dans sa rage, bien qu’affaiblie par son précédent spectacle, effrayant le jeune garçon qui s’y trouvait, avec ses cheveux en pétard et multicolores. La scène se répétait, les cris, les sortilèges, l’intimidation qui marchait bien plus sur le fameux Azucar, recroquevillé dans un coin, pas bien glorieux ni courageux. Pas de retour de baton, pas de hargne, pas de tentative d’attaque, juste un pseudo tatoueur effrayé par ce qu’il se passait dans sa cave même pas stérile! Ce ne fut que lorsque Ganesh se mit à gueuler pour demander des explications, pour lui demander comment il osait tatouer des mineurs que la voix d’Azucar retentit. Autant que possible. Après avoir été obligé de répéter deux ou trois fois jusqu’à ce que ça soit audible et compréhensible.

Pas lui.

Ce n’était pas lui.

Le menace ne le faisait pas changer d’avis, ni le poing tenant fermement le col qu’il avait soulevé alors que le pauvre artiste, lui, était bien recroquevillé dans le coin de sa pièce.

“Si c’est pas toi, QUI C’EST ?!”

Attendant d’avoir sa réponse, l’idée que, Esperanza ait pu se venger et se serve de lui comme d’un bon guerrier destructeur commença à germer dans l’esprit. La question maintenant, était… Pourquoi ? Intégrant le nom de celle qui l’avait balancé dans la “discussion” qui se créait entre les deux hommes, Ganesh eut bientôt une réponse justifiant l’adresse donnée. La connasse. Esperanza s’était joué de Ganesh pour se venger à la fois de son ancien tuteur et d’un gars lui ayant volé des clients. … L’envie d’aller s’occuper d’elle à nouveau alimentait le feu en lui mais le nom, le véritable nom (s’il en croyait les chouinements d’Azucar) de celui ayant tatoué Finnegan sortit. Blanco. P’tin mais c’était quoi ces tatoueurs à pseudo d’merde là ?! Observant l’état du salon de tatouage autour de lui, Ganesh hésita… et relâcha le gosse.

“Arrête de faire tout ça au black, p’tin, forme toi.” Et zou. CRAC. Le jeunot saura faire le ménage tout seul, pas vrai ? Au pire, Ganesh s’en fichait et se relança dans un 3ème carnage. Et la vision d’une gamine le bras tendu, n’ayant certainement pas la majorité, confirma que cette fois-ci, il était à la bonne adresse. Dictant à la gosse de dégager, le premier sortilège fut lancé et… Eut une réponse, cette fois-ci. Le Blanco semblait plus coriace que l’autre. C’est ce qu’il allait voir.

“BOMBARDA!”

Et BOUM!

Laueee

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Le goût d'acide est vraiment dégueulasse. Plus jamais je ne transplane. La tatoueuse me provoque, et je comprends très vite pourquoi mon père n'a pas hésité à détruire son salon. Elle est insupportable. Genre. Même moi je m'en rends compte. J'ai très envie de lui répondre que je suis comme mon daron, et que si elle nous fait encore mijoter je vais moi aussi dégueulasser son salon tout pourri. Mais j'ai trop de respect pour mon père (le calme) qui vient de tout ranger. Et puis... Même nettoyé il n'est pas aussi bien que celui de mon père (le nerveux).

Alors je continue mon jeu de pauvre petit gamin blessé par la vie, par les mots acerbes des grands. La pitié a toujours marché avec mes darons, il n'y a pas de raison que ça ne marche pas avec elle non plus. Je commence d'une voix penaude :

"Mais c'était un itinérant. Il ne parlait même pas espagnol."

Puis, faisant faussement mine de comprendre que la tatoueuse avait piégé mon père (elle l'avait littéralement dit donc il n'y avait rien à deviner), j'ajoute, en faisant monter petit à petit la panique dans ma voix :

"Vous n'allez quand-même pas le laisser se battre avec tous les tatoueurs de la ville ? Il va se finir par se faire tuer, ou alors ils porteront plainte contre lui et il ira en prison. Oooh non pas encore ! Madame, s'il vous plaît, mes parents biologiques y sont déjà ! Je ne veux pas être encore une fois jeté hors de ma maison. Je vais encore faire des cauchemars pendant des mois, des années. La première fois j'avais failli me faire virer de l'école parce que je n'arrivais plus à me concentrer, et je m'étais battu avec des grands qui se moquaient de moi. Mais là, là... Là ça va être pire. Ils vont vraiment me virer. Je vais finir dehors, sans famille, sans diplôme, sans argent... Je vais devoir voler pour pouvoir manger. La mafia va me repérer, et soit me tuer soit m'obliger à travailler pour eux ! Ils vont me condamner à une vie de violence et de larcins. Je vais tomber dans la magie noire. Si ça se trouve, je vais même être obligé un jour de récolter chez vous une taxe pour que mes bourreaux ne brûlent pas votre salon de tatouage !"

J'avoue que pour cette dernière phrase, je me suis inspiré par le sort de papa Ganesh qui avait laissé une trace de cramé sur le mur.

"Aidez nous s'il vous plaît."

Elle ne perd rien pour attendre. Je ne suis pas déçu d'avoir flingué ses chaussures.

Mais quelle plaie cette femme. Vraiment. Elle était incapable de voir où se trouvait les limites du raisonnable ! Alvaro serrait les poings se demandant où il pourrait trouver ce Azucar tandis que Finn se mettait soudain à supplier la femme. Il commençait à dépeindre le tableau tragique de sa vie, de son futur et même le barman qui était toujours le premier à se laisser apitoyer trouver tout cela un peu trop mélodramatique... D'accord, Ganesh irait peut-être en prison mais il serait toujours là, lui ? Sentant que tout cela ne menait plus à rien, il attrapa le col de l'adolescent et transplana à nouveau, l'entrainant avec lui dans le hall des autorités espagnol. Ils étaient d'ailleurs devant le bureau de la brigade magique et Alvaro attendit que Finn aille mieux (en lançant les sorts de nettoyages nécessaires) avant de dire :

"On a pas le choix. On va devoir aller prévenir la police Finn. Sauf si tu me dis où est-ce qu'on peut le trouver. Tout ça va trop loin. L'autre morue ne dira rien, tu es le dernier qui peut m'apporter cette information."

Il désigna l'entrée du bureau de la brigade à vingt mètres d'eux puis il se tourna vers Finn. Attendant sa réponse : "Alors ?"

J'ai mal calculé mon coup. J'aurais dû prendre en compte qu'elle avait été l'élève de mon père. Que mes tirades la laisseraient insensible... Mais mon père ne me laisse pas passer à la phase 2 du plan, c'est à dire vomir à nouveau sur ses pompes.

On transplane, c'est à nouveau l'enfer dans mes boyaux, mais on évite une nouvelle catastrophe. Et heureusement, car je comprends qu'on est dans un bureau des brigades magiques.

Mon père me fait du chantage. Balancer ou aller aux flics. Il est pas sérieux... J'essaye de jauger ses intentions, mais il n'a pas l'air de me dire ça pour me mettre la pression. Il semble convaincu que c'est la bonne chose à faire. Mince. Il est sérieux.

Dépité de devoir dire ce que je sais, je dis en baissant les yeux :

"Dans la carrera del mago Tamariz..."

Purée il est trop fort. Pas de hausse de ton, pas d'argument d'autorité... Je sais pas comment il fait.

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Dans ta chambre! NON! Reviens ici en fait!

ft Finnegan & Alvaro & Ganesh

L'instinct de Ganesh était affuté : il trouva enfin un adversaire à sa hauteur. C'était du moins ce qu'il pensa alors que le bombarda fut esquivé via un transplanage, faisant réapparaitre son ennemi derrière lui. Le brun ressentit aussitôt son cou prisonnier d'un bras replié autour, la tempe menacée d'une baguette magique alors que le fameux Blanco fit entendre sa voix.

"Que puis-je faire pour vous ?" La voix était glaçante à l'oreille victime de son souffle. Peut-être était-ce l'instinct de survie qui s'activait. ... Non, pas encore, pas face à ce petit pechnaud de pseudo tatoueur sorti de nul part! La tête de Ganesh plongea en avant puis s'abattit d'un coup en arrière, atteignant le nez de plein fouet. Sous l'effet de surprise, le plus vieux en profita pour s'échapper de la poigne, transplanant pour lui faire face, vomissant sa rage et la raison de sa venue. De la même manière qu'il avait fait deux fois en... 10 minutes peut-être. Mais cette fois-ci, après s'être trompé, et après s'être fait berner, tout semblait exacerbé. Et trouver du répondant, mais surtout, trouver le véritable responsable de tout ça, ricanant de la raison de visite de Ganesh, confirmant sans honte tatouer des adolescents, tout ça, ça n'arrangea absolument rien.

En quelques minutes, les deux combattants se retrouvèrent dans de drôles d'états. Si la pièce était sans dessus-dessous, avec de nombreux murs détruits, ça n'était rien par rapport aux deux rivaux. Ou surtout, à Ganesh, qui était le plus sérieusement touché. Si l'autre était décoiffé, avec quelques morceaux de tissus déchirés et une tâche de brûlure ayant l'empreinte d'une main sur la joue, le bras et l'épaule (sans oublier le nez cassé), l'indien lui était... en bien pire état. Mais il ne lachait pas l'affaire, tout comme l'autre... Qui était bien plus agile. L'atout de la jeunesse sinon... Ou bien était-ce la fatigue qui affaiblissait le tatoumage ? Les précédentes cartouches d'énergie utilisées chez les deux autres ? Ou bien la peur qui commençait à naitre chez le père à la confiance trahie, en voyant qu'il s'essouflait bien plus rapidement ? Est-ce qu'il allait perdre ? S'était-il trompé en se plongeant ainsi dans un combat face à l'inconnu ? L'hésitation que l'on pouvait lire dans son regard s'enflamma aussitôt, en se rappelant qu'on avait touché à son fils. Il avait alors la réponse : Non. Il ne s'était pas trompé. Il avait bien fait. Et il assumerait, quitte à... quitte à rien du tout. Il s'en sortirait et c'était tout, il n'y avait pas d'autres solutions possibles et... Bordel mais il essayait de faire quoi avec son bras là ?!

Dans un dernier effort, Ganesh transplana, libérant son bras d'une poigne étrange duquel s'était rapproché la bouche de son adversaire. Un vampire ? Ce gars était potentiellement un putain d'vampire qu'il avait déchainé ?! Ce fut peut-être cette pensée (terriblement dérangeante) qui lui fit perdre de sa concentration et permit au potentiel être magique d'envoyer un sortilège informulé à quelques centimètres de son épaule. Brrrr! C'était quoi ÇA ?! Mais pas le temps de penser plus longuement à ce qui aurait pu lui arriver car l'apparition d'Alvaro et Finnegan le ramenèrent à la raison : celle lui intimant de mettre fin au combat... Tout en les protégeant eux :

"Ruptura Nexus!" Le sortilège argenté lancé par le Sharma frappa de plein fouet le faux tatoueur, ne faisant que le faire reculer d'un pas. Sortilège surement inconnu à la connaissance du tatoueur hors la loi, car sa baguette fut pointée vers Ganesh mais... Rien ne sortit. Le sortilège tenté de manière informulé fut bientôt crié mais toujours rien. Il ne comprenait pas. Il ne connaissait pas le Ruptura Nexus, ni l'effet anti-magique que cela venait de créer sur sa personne : sa magie était coupée désormais et à priori, il ne pouvait plus rien...

"... Casse-toi." ...Si ça n'était s'enfuir en courant, certainement effrayé par le soudain surnombre et encouragé par le conseil du père de famille blessé. Le voyant disparaitre, Ganesh souffla un coup sous la pression et se laissa s'appuyer contre un meuble, la respiration agitée, le regard noir. Il y était arrivé. Mais... quelle vision donnait-il à son fils ? Au moins, l'autre était à peine blessé comparé à l'indien. Alors... Peut-être que Finnegan comprendrait la tentative de faire peur et non pas celle de blesser ? Les empreintes de brûlures sur le tatoueur-fuyeur n'étant que des manières de se défendre, et la destruction de l'endroit qu'un moyen de faire entendre sa colère sans blesser ..? Pas sûr que toute cette réalité serait compréhensible de la part d'un gamin de 15ans. Ni... de la part d'un adulte, peut-être ? Alvaro ne l'avait certainement jamais vu dans un tel état. ... Merde, il n'osait même plus les regarder... Quant à tenir debout... Ses jambes tremblaient mais il tenait encore bon, malgré le sang visible sur son visage et sur bien des parties de son corps.

Laueee

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Carrera del mago Tamariz

Alvaro ne se le fit pas répéter, il attrapa le bras de Finn et transplanna. Ils avaient perdu assez de temps comme ça et personne ne pouvait savoir à quel point les choses avaient dégénéré là-bas.
Ils arrivèrent dans un espace assez grand et circulaire où se trouvaient plusieurs échoppes. Dans l'une d'elle, on pouvait entendre le bruit caractéristique d'un duel. Alvaro ne resta pas là à vérifier que les intestins de son ado étaient bien restés en place et préféra filer vers l'origine du bruit. Il courut et entra dans une échoppe de fortune où tout était sans dessus dessous et où il pouvait voir son fiancé, en sang, en train de se battre avec un inconnu :

"Ganesh !"

Le temps d'une demi seconde, ils échangèrent un regard et le tatoueur lança un "Ruptura nexus" à son adversaire. Alvaro retint son souffle conscient des effets de ce sort et de sa nature hors la loi. Il lança des coups d'œil affolés autour de lui. Il n'y avait aucun témoin.

L'adversaire de Ganesh tenta de lancer un sort avant de s'enfuir en courant et son départ ne fit que mettre en évidence le sordide de la scène. Le mobilier était retourné et le tatoueur était au centre de la pièce, essoufflé, le visage et les bras recouverts de sang. Il n'osait pas les regarder et Alvaro fila vers lui, calant ses mains sur les joues de Ganesh et observant l'état de son visage. "T'aurais pas dû, ça aurait pu plus mal finir..."
Il prit sa baguette qu'il avait laissé dans sa poche et commença à lancer des sorts de premiers soins. Heureusement, il avait de quoi réparer tout ça une fois rentré à la maison. Etre barman c'était un peu comme être potionniste et il n'y avait aucun remède qu'Alvaro ne pourrait pas concocter. "Tu retiens encore sa magie ? Relâche avant que ça ne te fasse mal... On va rentrer, déposer plainte et il ne nous suivra pas."

On transplane, et je veux me tenir à mon père, alors que mes oreilles se bouchent et que le monde tourne autour de moi. Je n'ai plus rien à vomir, alors je tiens à peu près le choc. Mais papa Alva s'éloigne bien vite et me laisse tout seul devant le salon de tatouage que je reconnais. Il doit être super inquiet, pour ne pas faire attention à moi comme ça. Moi aussi, j'ai une boule au ventre et pas seulement à cause du transplanage.

Je rejoins mon père, avec quelques secondes de retard. Je ne saurais dire combien. Un mec me bouscule en sortant. Trop vite pour que je le reconnaisse. L'intérieur est ravagé mais je m'en fiche. Je n'arrive pas à décoller les yeux de mes darons. Je ne comprends pas vraiment l'implication des mots de papa Alva. Je suis surtout choqué par les blessures que je vois.

Depuis toujours, je vois papa Gaga comme un homme insubmersible. Il est le plus sanguin de la maison, et pour ça je pensais que rien ne peut lui faire de mal. Mais c'est visiblement faux. Il n'est pas invincible. Ce qu'il s'est passé a dû être terrible. Je ne peux qu'imaginer, mais j'ai toujours été protégé de la violence, alors je m'imagine forcément des films. Des trucs impossibles, bien loin du véritable combat qui a eu lieu. Je suis pétrifié. Mes jambes s'ancrent dans le sol, je ne trouve rien à dire. La sidération est trop grande pour que la moindre émotion ne transparaisse sur mon visage, pas même la moindre larme. Et pourtant je suis bouleversé.

Il est encore trop tôt pour que je sois fier de mon père, d'avoir cassé la gueule à un gars rien que pour moi (même si ce n'est pas ce que je voulais). Il a prouvé son sens de l'éthique, et même si ça me casse bien les couilles parce que je l'aime beaucoup mon tatouage, je serai bien obligé de reconnaître, dans quelques jours, que ça a de la gueule ce qu'il a fait.

Mais pour l'instant, je crois que je réalise surtout qu'il s'est mis en danger. À cause de moi. Et de son tempérament aussi, faut pas déconner. Mais surtout à cause de moi. Et ça, ça a eu lieu à l'endroit même où je me suis fait tatouer. Seul. Ce type qui a blessé mon père, j'ai été seul avec lui... Putain qu'est-ce que j'ai eu chaud !

Et puis, papa Alva est là pour tout réparer. À commencer par le visage de mon autre père, avec un sort de soin. Ils sont dans les bras l'un de l'autre, et moi je reste planté comme un con, incapable d'arranger quoique ce soit.

Mais au moins c'est fini. On est tous les trois.